Pour une céramique mémorielle et  incarnée

Je travaille la terre comme on travaille la mémoire.

Je ne crée pas pour décorer.

Je crée pour ancrer.

Chaque vase est une présence arrachée au silence.

Mes oeuvres sont des fragments d’âmes, sculptées dans la terre et traversées par les forces vives du passé.

Nous vivons dans un monde qui oublie vite.

Je crois que le passé est une matière vivante.

Nous ne pouvons habiter le présent ni construire l’avenir sans écouter les battements de ce qui nous a précédé.

Le passé est une matière brûlante.

Et la céramique, plus que toute autre forme, en garde la mémoire.

N’est-ce pas ce qui reste quand tout n’est plus que poussière ?

Mes vases portent les noms de figures que je veux faire revivre.

Artistes, penseurs, poètes, femmes effacées, inventeurs interdits.

Grands noms gravés.

Et visages oubliés.

Dans la brume et le silence de mon atelier je me demande : Que nous reste t-il ? Que fait-on de ce qui a été ? Et surtout, que devient-on sans souvenir ?

Je refuse l’art sans âme, l’objet sans histoire.

L’oubli est une condamnation écoeurante.

Je veux que la céramique devienne une langue de vestige et de résistance.

Je suis la passeuse, la mémoire debout.

Chaque oeuvre est une offrande.

Je veux faire de chaque vase une pierre d’âme posée contre le vide.

Célia Adeline

Chaque vase porte un nom. Il vous raconte son histoire.

Chaque pièce est unique. Elle vous sera remise avec sa biographie écrite à la main.

Pièces décoratives uniquement.